Un excellent livre que je conseille à toute personne qui passe au moins une heure par jour sur internet. J'ai recueilli quelques passages que j'ai traduits et mis en ligne ci-dessous.
De Edison à Google
- Au début de l'ère de l'électricité, le challenge le plus important consistait à convaincre les industriels qu'ils devaient arréter de produire leur propre éléctricité et acheter à la place ce même service à partir de centres de production centraux.
- Grâce à la gestion attentionnée du facteur de diversité, une "utilité" peut optimiser son facteur de charge et par voie de fait son profit.
- Thomas Watson aurait dit en 1943 que le potentiel du nombre d'ordinateurs pour le monde entier était de cinq.
- Dans les prochaines années, le coût de puissance électrique va largement dépasser les coûts matériels, et probablement avec une grande différence.
- Comme au temps du début de l'électricité et du courant continu, il n'y a pas de moyen pratique pour transporter de la puissance de calcul de manière efficace sur de longues distances.
- Le calcul pourra être organisé comme un service public, comme le téléphone.
- Cela n'a pas tellement d'importance si l'ordinateur qui exécute votre programme tourne au bas de votre immeuble ou à l'autre bout du pays.
- Il faudra convaincre les grandes sociétés qu'elles renoncent au contrôle de leurs systèmes informatiques et commencent à démanteler leurs centres de calcul dans lesquels elles ont investi beaucoup d'argent.
- L'ère du PC est en train de disparaître au profit d'une nouvelle ère, l'ère de l'utilité.
Goodbye, Mr Gates (Au revoir, Monsieur Gates)
- Google a construit le plus grand centre de traitement de données, de plus loin le plus grand et le plus sophistiqué de la planète.
- Ce centre assez excentré permet à Google d'avoir un centre sécurisé, et plus difficile pour ses employés d'être débauchés par les concurrents. Ce centre est localisé là où l'électricité n' est pas chère et où la bande passante est abondante.
- Selon Google, une recherche typique nécessite des dizaines de milliards de cycles processeur et la lecture de centaines de Mégabytes de données, le processus global est réalisé en une fraction de seconde.
- Google fabrique ses propres ordinateurs et utilise du logiciel OpenSource. Google n'a pas besoin des vendeurs d'ordinateurs.
- Amazon Elastic Cloud : les sociétés ne payent que pour la capacité qu'elles utilisent quand elles en ont besoin.
- La surcapacité des capacités de calcul des sociétés du privé par comparaison à la façon dont le calcul à la demande peut résoudre le problème.
- Sans la virtualisation, le calcul à la demande (l'utilité) est impensable.
- Autrefois, on achetait le répondeur téléphonique. Maintenant on souscrit à un service de réponse automatique. C'est l'essence de la virtualisation.
- La transition de l'âge du PC à l'âge du calcul à la demande (utilité).
- Le futur du calcul appartient aux nouveaux marchands de "calcul à la demande".
Living in the cloud (vivre dans le nuage)
Nous façonnons nos outils, et puis après ils nous façonnent.
World Wide Computer (Le web ordinateur)
- Le web se révèle être moins comme le centre de la pensée que le centre du business.
- Le passé et le présent fournissent des indices importants.
- "L'ordinateur, c'est le réseau". Telle est la devise de SUN depuis les années 1990. Aujourd'hui, le slogan de SUN prend soudain beaucoup de sens.
- Le World Wide Web (www) s'est transformé en World Wide Computer (ordinateur)
- Les pages de Second Life sont délivrées par Amazon Web Services.
- Google map peut être combiné avec Salesforce, avec le service de téléphonie Skype tout cela au sein d'un browser. C'est ce que l'on appelle le "mashup" (patée).
- Alors que la capacité du web augmente, il continue à remplacer les systèmes informatiques privés comme la plate-forme préférée pour le calcul.
- On aura encore pour quelques années un fonctionnement hybride dans lequel une partie des ressources matérielles et logicielles des sociétés seront fournies par l'interne et le reste acheté sur la grille internet. Un des challenges pour l'entreprise consistant à prendre les bonnes décisions quant à savoir ce que l'on garde et ce que l'on met sur la grille.
- Le mélange des mondes réels et virtuels va s'accélérer à mesure que le web deviendra plus puissant et que plus en plus de systèmes s'y connecteront.
- Second Life est peut être tout simplement un jeu, mais son concept central, l'idée que l'on puisse se séparer de son corps et exister en tant qu' avatar dans un monde numérique, est plus qu'un amusement. C'est une métaphore de notre futur.
- Nous allons vivre dans le web. Cela devient le forum par défaut pour beaucoup de nos relations commerciales et personnelles, le medium de choix pour stocker et échanger de l'information sous toutes ses formes, le moyen privilégié pour la distraction, l'information et notre expression. Le nombre d'heures que nous y passons chaque semaine s'est accrue régulièrement depuis des années.
- Bien que, comme dans le cas de l'électrification, l'optimisme est la réponse naturelle dès l'arrivée d'une technologie mystérieuse et puissante, elle peut aussi nous aveugler sur des présages plus sombres.
From the many to the few (du plus grand nombre vers un nombre restreint)
- Dans les nouveaux sites web communautaires, les propriétaires du site fournissent les outils et l'espace virtuel, laissent les membres faire tout le travail, et récoltent ensuite les bénéfices économiques.
- Les sociétés comme Google tracent le comportement des internautes qui sont en ligne.
- Les personnes ont naturellement tendance à créer des choses, à montrer leurs créations aux autres, à parler d'eux-mêmes et de leurs familles, et font partie de projets communautaires. Ce n'est pas différent sur internet.
- L'économie du troc qui est basée sur l'échange plutôt que sur la vente, existe en opposition à l'économie de marché. L'économie du troc génère une culture plus égalitaire, tout en retirant la richesse et le pouvoir des sociétés et des gouvernements qui ont monopolisé le travail créatif et d'autres biens d'information.
- Les utilisateurs internet ne sont pas limités par la distance physique, ils collaborent les uns les autres sans médiation directe avec l'argent ou la politique. Ils ne sont pas concernés par les droits d'auteur, ils donnent et recoivent de l'information sans penser au paiement. En l'absence d'états ou de marchés de médiation, les communautés en réseaux se forment de par leurs obligations mutuelles crées par le troc de temps et d'idées.
- Les sociétés utilisent la masse des gens qui donnent de leur temps et de leur savoir sur internet comme un réservoir global pour diminuer les coûts du travail.
- De façon dramatique, on a vu la concentration toujours plus importante de la richesse parmi les plus riches des plus riches.
- La croissance économique est animée et consommée par les plus riches.
- La pression sur les salaires devient implacable.
- C'est une vision du monde dans laquelle de plus en plus la richesse produit par le marché est aiguillée vers une petite fraction d'individus particulièrement talentueux.
- Dans l'économie "à la YouTube", tout le monde est invité à jouer, mais seule une très petite minorité moissonne les récompenses.
The great unbundling (le formidable déballage)
- Le web est un monde d'une variété infinie.
- Plus de choix ne signifie pas nécessairement un meilleur choix.
- Les articles qui ont le plus de succès ne sont pas, en termes économiques, ceux qui attirent le plus de lecteurs, mais ceux dont les sujets attirent les publicités chères.
- Comment créer du contenu de bonne qualité dans un monde où les publicitaires veulent être payés au click et des consommateurs qui ne veulent rien payer.
- On va peut-être s'apercevoir que la culture d'abondance créée par le web est simplement une culture de médiocrité.
- Google a dit que son objectif est de stocker "100% des données utilisateurs", afin de réaliser ce qu'il appelle "la personnalisation transparente".
- Plus les gens parlent et échangent des informations avec des personnes partageant le même point de vue, plus leurs vues deviennent extrêmes.
- Non seulement l'internet a tendance à séparer les personnes ayant des points de vue différents, l'internet a aussi tendance à amplifier les différences.
- La balkanisation et la perte d'expériences et de valeurs communes peut être un danger pour la structure des sociétés démocratiques.
- Chacun d'entre nous fait des centaines voire des milliers de clicks par jour, certains délibérement, d'autres de façon impulsive, et chacun de nous construit ainsi son identité, influence, et crée des communautés. Alors que nous passons de plus en plus de temps en ligne, la combinaison de tous ces cliks façonnera notre économie, notre culture et notre société. Nous avons encore beaucoup de chemin avant de savoir ou tous ces clicks vont nous mener. Mais il est clair que les deux espoirs de l'internet - création d'une culture plus diverse et plus d'harmonie et de compréhension - doit être traité avec scepticisme. L'appauvrissement culturel et la fragmentation sociale sont deux résultats aussi possibles.
- Le web est spécialement sujet à une mauvaise utilisation et aux abus.
- Le Département de la Défense Américaine déclare : "nous devons combattre le net".
- Malgré son aspect central dans le monde économique, le net est de manière surprenante une structure informatique non sûre.
- Notre économie de l'information du monde moderne: la grille de calcul, le réseau informatique, la grille électrique et le système téléphonique. Tout cela est très peu protégé comme le dit clairement le ministère de la défense.
- Je pense que nous sommes au début de la crise de l'énergie pour le secteur de l'informatique.
- Si le net explose, une grosse partie de l'économie sera entrainée avec le crash.
- Une version technologique de la guerre froide, avec chaque partie poussant sa propre version du future de l 'internet.
- La toile : un catalogue d'intentions, de curiosités, d'anxiétés et de questions quotidiennes.
- La plupart d'entre nous pensent que nous sommes anonymes quand nous sommes sur internet. Mais notre sens de l'anonyme est une illusion. Les informations détaillées de tout ce que nous faisons en ligne est rassemblé et stocké de façon automatique dans les bases de données gouvernementales ou des sociétés, et la connexion est faite avec votre identité, soit directement avec votre nom, votre numéro de carte de crédit, votre adresse IP ou implicitement grace à votre historique de recherche et de surf sur le web.
- Les gens ont tendance à exprimer leurs intérêts et discuter de leurs opinions à différents endroits sur internet.
- Les américains peuvent être identifiés par leurs noms et adresses par simple utilisation de leur code postal, leur date de naissance et leur genre, trois informations que les personnes divulguent de façon routinière lorsqu'ils s'enregistrent sur un site.
- Les personnes ou les organisations qui font les programmes seront capables de discerner ce que nous voulons, ce qui nous motive, et comment nous sommes susceptibles de réagir.
- Même si le web nous ouvre de nouvelles possibilités et nous offre de nouveaux outils pour nous exprimer et nous réaliser, le web donne aussi aux autres une capacité à influencer notre manière de penser et de faire, de diriger notre attention et nos actions vers leurs propres objectifs.
- Toutes les avancées majeures dans le domaine de l'informatique ont été déclenchées non pas par le désir de libérer les masses, mais pour le besoin d'avoir un meilleur contrôle de la part des bureaucrates commerciaux et gouvernementaux.
- Les PCs permettent en fait aux sociétés de mieux contrôler, structurer et guider le travail des employés de façon plus forte que jamais.
- L'erreur serait de croire que la structure décentralisée du net est résistante à tout forme de contrôle social et politique.
- Alors que les appels téléphoniques sont numérisés et distribués sur internet et que le géo-positionnement prolifère, la capacité des gouvernements de surveiller les mots et mouvements des citoyens va s'améliorer.
- Une des conséquences de l'ubiquité du net est que le lieu de travail et la journée de travail se sont étendus pour remplir tout l'espace et tout le temps. Dans beaucoup de sociétés, on assume que de facto les employés sont toujours au travail, qu'ils soient au bureau, à la maison ou même en vacances. Le prix à payer est bien sûr, une perte d'autonomie, alors que les employeurs ont un meilleur contrôle sur leurs temps, leurs activités et même leurs pensées.
- Malgré la résistance des premiers pionniers du web, le consumérisme à depuis longtemps remplacé la liberté comme idéologie du monde en ligne. Les sociétés, petites ou grandes, sont adeptes de la collecte d'informations sur les consommateurs, en analysant leurs comportements, et en ciblant des produits et des messages à leurs intentions.
- L'optimisation des moteurs de recherche, la science de l'utilisation de technique avancées des statistiques, afin d'améliorer les chances qu'une personne visite un site ou une promotion particulière.
- L'histoire nous enseigne que les outils les plus puissants pour le contrôle des flux d'information ne seront pas placés aux mains des citoyens ordinaires, mais aux mains des sociétés commerciales et des gouvernements. C'est leurs intérêts, l'intérêt du contrôle, qui au final guide les progrès et l'utilisation du web.
- Et même si nous sommes conscients d'être surveillés et contrôlés, c'est peut être sans importance. Après tout, nous bénéficions aussi de la personnalisation du web qui nous modifie en consommateurs et travailleurs parfaits. Nous acceptons plus de contrôle en échange de plus de facilités. La toile du web est là pour mesurer, et nous sommes pas malheureux de ça.
iGod
- Le but ultime de Brin (un des fondateurs de Google), est d'avoir la connaissance du monde entier connecté à votre cerveau. Nous voulons créer le moteur de recherche le plus abouti.
- Mélange du monde réel et du monde virtuel.
- Dans moins de dix ans, nous n'aurons plus à utiliser le clavier et la souris pour dire à l'ordinateur ce que nous attendons de lui.
- Les chercheurs prédisent que le rêve des fondateurs de Google d'établir un lien entre le cerveau et internet deviendra une réalité en 2020. Nous verrons alors la première interface neuronale physique, une connexion directe entre un cerveau humain et un ordinateur. A ce moment là, nous serons capables d'interagir directement avec l'ordinateur simplement par la pensée.
- Quand nous nous connectons, nous devenons des noeuds de l'internet.
- Chaque fois que nous soumettons un lien, ou que nous clickons sur un lien, nous nourrissons le système Google avec notre intelligence. Nous rendons la machine un peu plus intelligente, et Brin et Page (les fondateurs de Google) un peu plus riches.
- Le web sémantique, qui va devenir encore plus révolutionnaire.
- Dans le monde réel, la plupart du temps, il est plus facile de trouver une réponse que de définir la question. Dis-moi ce que je devrais taper.
- Internet met l' emphase sur l'immédiat, le simultané, la contingence, la subjectivité et par dessus tout, la vitesse. Le net n'encourage jamais à s'arrêter et à penser profondément au sujet de quelque chose.
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