dimanche, juillet 23, 2017


Sapiens - Une brève histoire de l'humanité. Yuval Noah Harari 
1 - La révolution cognitive
Un animal insignifiant
  • Lions, tigres, léopards et jaguars sont des espèces différentes du genre Panthera.
  • Homo sapiens : de l'espèce sapiens (sage) et du genre Homo (homme).
  • Il y a 100 000 ans, au moins six espèces d'homme arpentaient la terre.
  • Le cerveau représente autour de 2 à 3 % du poids corporel total, mais il consomme 25% de l'énergie du corps.
  • Le Sapiens en revanche, ressemble plus au dictateur d'une république bananière.
  • Il existe un lien direct entre l'apparition de la cuisine, le raccourcissement du tube digestif et la croissance du cerveau.
  • Forts de meilleures techniques et de compétences sociales supérieures, les Sapiens étaient des chasseurs et des cueilleurs plus efficaces.
 L'arbre de la connaissance
  • La coopération sociale est la clé de notre survie et de notre reproduction.
  • Il importe bien davantage pour eux de savoir qui, dans leur bande, hait qui, qui couche avec qui, qui est honnête, qui triche.
  • Les commérages se focalisent habituellement sur les méfaits.
  • De même que les politiciens en campagne serrent les mains et embrassent les bébés, de même, dans un groupe de chimpanzés, les aspirants à la position la plus haute passent beaucoup de temps à embrasser, taper sur le dos et bisouiller les bébés.
  • Aujourd'hui encore, le seuil critique de la capacité d'organisation humaine se situe autour de ce chiffre magique (150).
  • De grands nombres d'inconnus peuvent coopérer avec succès en croyant à des mythes communs.
  • Peugeot était une petite affaire familiale de Valentigney, un village situé à 300 kilomètres seulement de la grotte de Stadel.
  • Il s'agissait au fond de raconter des histoires et de convaincre les gens d'y croire.
  • La révolution cognitive : préparation et éxécution d'actions complexes, groupes plus grands et plus soudés.
Une journée dans la vie d'Adam et Eve
  • Nos ancêtres les chasseurs-cueilleurs : pendant la quasi-totalité de leur histoire, les Sapiens ont été des fourrageurs.
  • Il y a 30 000 ans, un fourrageur typique n'avait accès qu'à un seul type de produit sucré : le fruit mûr.
  • L'instinct qui nous pousse à engloutir des aliments très caloriques est profondément inscrit dans nos gènes.
  • Les fourrageurs vivaient pluôt en "communes" qui ignoraient la propriété privée, les relations mongames et même la paternité. Dans une bande de ce genre, une femme pouvait avoir des relations sexuelles et nouer des liens intimes avec plusieurs hommes (et femmes) en même temps.
  • Pour survivre, il leur fallait une carte mentale détaillée de leur territoire.
  • Il leur suffisait de quelques minutes à un fourrageur moyen pour transformer un silex en pointe de lance. Autrement dit, le fourrageur moyen avait une connaissance plus large et plus variée de son environnement immédiat que la plupart des descendants modernes.
  • L'histoire n'a pas connu hommes plus avertis et plus habiles que les anciens fourrageurs.
  • De fait tout indique que la taille du cerveau moyen des Sapiens a bel et bien diminué depuis l'époque des fourrageurs. Survivre en ce temps-là nécessitait chez chacun des facultés mentales exceptionnelles.
  • Le secret de la réussite des fourrageurs, ce qui les protégeait de la famine et de la malnutrition, était la diversité de leur alimentation.
  • Une alimentation saine et variée, une semaine de travail relativement courte et la rareté des maladies infectieuses ont conduit de nombreux experts à parler des sociétés de fourrageurs préagricoles comme des "sociétés d'abondance originelle".
  • L'animisme (du latin anima, "ame" ou "esprit") est la croyance suivant laquelle presque chaque lieu, chaque animal, chaque plante, chaque phénomène naturel a une conscience et des sentiments, et peut communiquer directement avec les humains.
  • Les bandes itinérantes de Sapiens conteurs d'histoires ont été la force la plus importante et la plus destructrice que le royaume animal ait jamais produite. 
Le déluge
  • L'histoire donne de l'Homo sapiens l'image d'un serial killer écologique.
  • La conclusion est inévitable : la première vague de colonisation Sapiens a été l'une des catastrophes écologiques les plus amples et les plus rapides qui se soient abattues sur le règne animal.
  • Bien avant la révolution industrielle, Homo sapiens dépassait tous les autres organismes pour avoir poussé le plus d'espèces animales et végétales à l'extinction.
2 - La révolution agricole

La plus grande escroquerie de l'histoire
  • Si nos esprits sont ceux des chasseurs-cueilleurs, notre cuisine est celle des anciens fermiers.
  • Au 1er siècle de notre ère, l'immense majorité des hommes dans la majeure partie du monde étaient des agriculteurs.
  • La Révolution agricole fut la plus grande escroquerie de l'histoire.
  • Une alimentation fondée sur les céréales est pauvre en minéraux et en vitamines.
  • La culture du blé a assuré plus de vivres par unité de territoir, ce qui a permis à l'Homo sapiens une croissance exponentielle.
  • Homo sapiens arriva au Moyen-Orient il y a quelques 70 000 ans.
  • Les fourrageurs se transformèrent en cultivateurs.
  • Pourquoi cette erreur de calcul fatidique ? Les raisons sont les mêmes que tout au long de l'histoire. Les gens ont été incapables de mesurer toutes les conséquences de leurs décisions.
  • Il a fallut des générations pour s'apercevoir que les petits changements s'accumulaient et transformaient la société, et qu'à ce moment-là personne ne se souvenait jamais avoir vécu autrement.
  • Une augmentation spectaculaire de la force collective et le succès apparent de notre espèce sont allés de pair avec de grandes souffrances individuelles.
Bâtir des pyramides
  • L'attachement à "sa maison" et la séparation d'avec les voisins devient la marque psychologique d'une créature bien plus égocentrique.
  • La surface de la planète est d'environ 500 millions de km2.
  • Il ne rimait à rien de s'inquiéter de choses sur lesquelles ils n'avaient aucune influence.
  • Tristement, les paysans diligents ne connaissaient quasiment jamais la sécurité économique dont ils rêvaient en se tuant au travail.
  • L'histoire est une chose que fort peu de gens ont faite pendant que les autres labouraient les champs et portaient des seaux d'eau.
  • La plupart des réseaux de coopération humaine reposent sur l'oppression et l'exploitation.
  • Chacun est porteur d'un code génétique légèrement différent et, dès la naissance, se trouve exposé aux influences différentes de son environnement.
  • De même que l'égalité, les droits et les sociétés à responsabilité limitée, la liberté est une invention des hommes, et qui n'existe que dans leur imagination.
  • Talleyrand : "On peut tout faire avec des baïonnettes, sauf s'asseoir dessus".
  • Prenons l'exemple du désir populaire de prendre des vacances à l'étranger. Qui n'a rien d'évident ni de naturel. Jamais un mâle alpha chimpanzé n'aurait l'idée d'utiliser son pouvoir pour aller en vacances sur le territoire d'une bande voisine de chimpanzés. 
  • On ne cesse de nous ressasser les mythes romantiques sur le thème, "comment une nouvelle expérience m'a ouvert les yeux et changé ma vie".
  • Comme l'élite égyptienne, la plupart des gens, dans la plupart des cultures, passent leur vie à construire des pyramides.
  • Est intersubjectif ce qui existe au sein du réseau de communication qui lie la conscience subjective de nombreux individus.
  • Nombre de moteurs les plus importants de l'histoire sont intersubjectifs: loi, argent, dieux et nations.
  • Pour changer un ordre imaginaire existant, il nous faut tout d'abord croire à un ordre imaginaire de substitution.
Surcharge mémorielle
  • Il est significatif que le premier nom attesté de l'histoire appartienne à un comptable, plutôt qu'à un poète, un prophète ou un conquérant.
  • Libre association et pensée holiste ont laissé la place au compartimentage et à la bureaucratie.
  • Qui souhaite influencer les décisions des gouvernements, des organisations et des entreprises doit donc apprendre à parler chiffres.
  • A sa naissance l'écriture était la servante de la conscience humaine; de plus en plus elle en est la maîtresse.
Il n'y a pas de justice dans l'histoire
  • Le code d'Hammurabi instaurait un ordre de préséance , des gens du commun et des esclaves.
  • L'ordre imaginaire instauré par les américains en 1776.
  • Tout au long de l'histoire, et dans la quasi -totalité des sociétés, les concepts de pollution et de pureté ont joué un rôle décisif dans la mise en oeuvre de divisions sociales et politiques, et de nombreuses classes dirigeantes les ont exploités afin de maintenir leurs privilèges.
  • Alors même que les esclaves furent libérés, les mythes racistes justifiant l'esclavage persistèrent.
  • L'argent va à l'argent, la pauvreté entretient la pauvreté. L'éducation profite à l'éducation, k'ignorance perpétue l'ignorance.
  • La plupart des hiérarchies sociopolitiques manquent d'une base logique ou biologique : elles ne font que perpétuer des hasards entretenus par des mythes.
  • La biologie permet, la culture interdit.
  • La biologie est disposée à tolérer un très large spectre de possibles. C'est la culture qui oblige les individus à en explorer certains tout en interdisant d'autres.
  • Mère Nature se soucie comme d'une guigne que deux hommes soient sexuellement attirés l'un par l'autre. Ce sont les mères humaines, imprégnées d'une culture particulière, qui font une scène si leur fils a une aventure avec le garçon d'à côté. Les crises maternelles ne sont pas un impératif biologique.
  • Il n'y a donc pas grand sens à affirmer que la fonction naturelle des femmes est de donner naissance ou que l'homosexualité est contre nature. La plupart des lois, normes, droits et obligations qui définissent masculinité et féminité sont un reflet de l'imagination humaine plutôt que de la réalité biologique.
  • Les spécialistes distinguent habituellement le "sexe" qui est une catégorie biologique, du "genre", qui est une catégorie culturelle.
  • Ce sont des projets très complexes qui nécessitent un extraordinaire degré d'organisation, de coopération et d'apaisement. La capacité de maintenir la paix à l'intérieur, d'acquérir des alliés à l'étranger et de comprendre ce qui passe par la tête des autres (en particulier de l'ennemi) est habituellement la clé de la victoire.
  • Les sapiens sont des animaux relativement faibles, dont l'avantage réside dans la capacité de coopérer en grand nombre.
3 - L'unification de l'humanité

La flèche de l'histoire
  • Même une culture totalement isolée dans un environnement écologiquement stable ne saurait se soustraire au changement.