samedi, février 17, 2018

Cerveau et méditation - Matthieu Ricard et Wolf Stinger

  • Le point essentiel est le suivant : nous pouvons observer nos propres pensées, y compris nos puissantes émotions, à partir de la perspective qu'offre la pure vigilance, ou pleine conscience.
  • Le but n'est pas de ne plus éprouver d'émotions, mais de ne pas en être l'esclave.
  • Nous sommes devenus moins vulnérables aux circonstances extérieures et moins fragiles face à nos propres pensées erronées.
  • L'envie comporte un facteur dynamique propice à l'action qui, en lui-même, n'est pas pernicieux, alors que cet état mental risque de le devenir plus tard s'il se transforme en jalousie.
  • J'ai appris qu'en temps normal une personne se retournait environ quinze fois par nuit.
  • D'autres méditants dorment traditionnellement  sur le côté droit, la joue posée sur la main droite et le bras gauche reposant le long du corps.
  • En dormant dans cette position, on exerce une pression qui inhibe les canaux subtils du corps situés sur le côté droit qui sont le support des émotions négatives. En dormant sur ce côté, on facilite donc le mouvement de l'énergie qui circule dans les canaux situés sur le côté gauche qui véhiculent des émotions positives. Il est étonnant de constater que cela correspond parfaitement à la notion selon laquelle le cortex préfrontal droit est associé aux émotions négatives, alors que le gauche est activé lorsque l'on fait l'expérience d'émotions positives. Une autre raison pour laquelle il est préconisé de dormir sur le côté droit est d'éviter de comprimer le coeur.
  • Or certaines odeurs font exception à cette règle, comme les phéromones qui sont traitées par des sous-systèmes particuliers qui ne peuvent être perçus par la conscience. De nombreux signaux issus du corps ne font pas non plus partie des traitements conscients, comme les messages provenant de la tension artérielle, du niveau de sucre dans le sang, etc...
  • Un "sentiment instinctif" ou une "conviction intime". "Système 1 / Système 2 : les deux vitesses de la pensée.
  • Confronter ouvertement et sincèrement nos différences est une solution, mais certes pas la seule façon de pacifier un conflit. Pour qu'il y ait conflit il faut deux protagonistes. One ne peut pas applaudir d'une seule main...De fait, si l'une des personnes parvient à désamorcer son état d'esprit conflictuel et antagoniste, ce désarmement intérieur contribuera grandement à réduire le conflit.
  • Je ne peux pas me disputer avec cet homme. Il tient des propos sensés et il sourit tout le temps.
  • L'antidote consite à être conscient du désir ou de la colère, au lieu de s'identifier totalement à eux.
  • En réalité, le fait même de demeurer dans la fraîcheur du moment présent, au lieu de se laisser emporter par les pensées erratiques, nous rend beaucoup plus présent aux autres et au monde.
  • A la place du service militaire, il vaudrait peut-être mieux imposer deux ans de pratique méditative avant le mariage.
  • Un autre point commun entre les thérapies cognitives et le boudhisme consiste à réduire cette propension des gens à accorder trop d'importance, voire la priorité absolue, à leurs propres objectifs et désirs, au détriment des autres et de leur propre bien-être comme de leur santé mentale. Beck rappelle que les personnes souffrant de troubles psychotiques font preuve d'une intensification de la focalisation sur soi : ils rapportent tout à eux-mêmes et sont concernés exclusivement par l'accomplissement de leurs propres besoins et désirs.
  • Le but n'est pas de faire taire l'esprit ni de le réduire à l'état de légume, mais plutôt de le rendre libre, lucide et équilibré.
  • Existe-t-il une réalité objective indépendante de nos perceptions ?
  • Nos organes sensoriels, et les structures neuronales qui évaluent leurs signaux, ont évolué de manière à capter l'information qui est pertinente pour la survie et la reproduction, mais aussi pour engendrer des réponses comportementales élaborées à partir d'approches heuristiques et pragmatiques adaptées à ces fonctions.
  • Nous croyons faire l'expérience de la réalité telle qu'elle est, sans comprendre à quel point nous l'interprétons et nous la déformons.
  •  L'épigénétique désigne le fait que que nous héritons d'un ensemble de gènes dont l'expression peut être moulée par les influences que nous rencontrons tout au long de notre vie.
  • Nos cerveaux sont donc le produit de l'évolution génétique et culturelle.
  • L'épistémologie est la théorie de la connaissance.
  • Par architecture fonctionnelle, j'entends la manière dont les neurones sont reliés les uns aux autres.
  • Le développement des architectures du cerveau est donc déterminé par d'innombrables facteurs épigénétiques venus des dimensions sociales et environmentales.
  • Il n'est donc pas surprenant que différentes personnes, en particulier quand elles sont élevées dans des environnements culturels différents, percoivent la même réalité de façon différente.
  • Nous ne voyons jamais le phénomène en temps réel, et nous le déformons toujours d'une façon ou d'une autre.
  • La sagesse discriminante, cette vision profonde qui comprend la nature ultime des phénomènes, sans leur superposer de constructions mentales.
  • Un rôle prépondérant pour la survie : il s'agit en effet de dégager des propriétés constantes dans un monde qui ne cesse de changer.
  • Il est indispensable d'avoir au recours au raisonneemnt et à la sagesse. 
  • Une expérience de pensée est une sorte d'essai destiné à résoudre un problème en utilisant la seule puissance de l'imagination ; cette forme de réflexion est très utilisée par les philosophes, les mathématiciens et les physciens.
  • Le but du boudhisme est de mettre un terme aux causes fondamentales de la souffrance.
  • A chacun sa réalité ? 
  • La physique quantique qui a mis en évidence l'absence de propriété de localisation des particules élémentaires, principe qui a énormément perturbé Einstein, mais qui s'est pourtant révélé exact.
  • Prendre allègrement les choses pour acquises sans mener le mondre examen ni la moindre analyse.
  • En l'absence de clarté et de stabilité, il est impossible d'oserver correctement l'objet d'investigation.
  • La distraction engendre l'instabilité mentale.
  • La connaissance a pour fonction d'éliminer la souffrance.
  • Ceux qui détiennent la connaissance contrôlent mieux le monde, ils dominent plus facilement les autres et ont un accès privilégié aux ressources.
  • Nous sommes tous victimes de nos émotions : si l'on est emporté par une puissance passion amoureuse ou par une haine féroce, nous allons surement commettre une erreur d'interprétation de la situation en attribuant des caractéristiques erronées à l'objet de notre amour ou de notre haine.
  • Nous devons incarner le changement que nous voulons voir dans le monde. (Gandhi)
  • Notre existence est essentiellement régie par des rapports d'interdépendance. Certes, notre propre bonheur compte, mais il ne peut exister que par et avec le bonheur d'autrui.
  • Notre corps n'est qu'un assemblage temporaire de chair et d'os. Notre conscience est un flux dynamiques d'expériences. Notre expérience personnelle n'est rien d'autre que la mémoire de ce qui n'est plus. Notre nom auquel nous attachons tant d'importance et auquel nous attachons notre réputation et notre statut social, n'est rien d'autre qu'un groupe de lettres.
  • Ces conflits intérieurs sont essentiellement liés aux deux pulsions fondamentales que sont l'attirance pour ce que l'on estime agréable et la répulsion pour ce que l'on considère déplaisant.
  • Une personne qui n'est pas préoccupée par l'image d'elle-même, par l'affirmation de son moi, a davantage confiance en elle-même : elle n'est ni un Narcisse ni une victime.
  • Une situation optimale serait d'avoir un moi faible et un esprit fort.
  • Etre égocentrique, dépendre de la renommée, être vulnérable face aux critiques sont autant de signes qui indiquent une confiance en soi limitée que j'associerais avec un moi faible et non structuré, un moi qui n'est pas parvenu à s'organiser de façon harmonieuse.
  • La rumination est le fléau de la pratique méditative et de liberté intérieure.
  • Mindfulness Based Cognitive Therapy ou MBCT : thérapie cognitive fondée sur l'attention.
  • Le néologisme "agentivité", dérivé du terme anglais agency, de plus en plus répandu dans les domaines de la philosophie, des sciences sociales et de l'anthropologie, désigne la capacité, ou la puissance, d'un individu à agir sur les autres et sur le monde.
  • La décision finale est essentiellement le point culminant de l'expérience de toute une vie.
  • Nous ne pouvons pas choisir ce que nous sommes, mais nous pouvons choisir ce que nous voulons devenir.
  • L'apprentissage procédural, c'est à dire le développement de nouvelles habitudes mieux adaptées.
  • La gravité des conséquences d'un acte n'est pas nécessairement liée à nos intentions, elle est souvent imprévisible et échappe à notre contrôle.
  • La notion d'interdépendance, concept central du bouddhisme.
  • L'argument logique de Karl Popper selon lequel nous ne pouvons prédire nos propres actions, puisque la prédiction devient elle-même l'une des causes déterminantes qui influence l'action.
  • Nos systèmes financiers, économiques et sociaux obéissent à des dynamiques non linéaires du fait des inter-actions complexes entre les agents au sein de ces réseaux densément interconnectés.
  • L'attention conjointe fait référence à la capacité de partager un évènement avec autrui, à attirer et à maintenir son attention sur une personne ou un objet, dans le but d'obtenir un regard conjoint avec conscience du partage de l'information.
  • La conscience est une construction mentale résultant du discours entre les individus.
  • Les enseignements bouddhistes donnent l'exemple d'un dessin que l'on trace avec un doigt à la surface d'un lac. Si tu dessines la lettre A, elle disparaît au fur et à mesure que tu l'inscris. C'est totalement différent du fait de la graver sur une pierre.
  • Méditer signifie se familiariser avec quelque chose et développer une aptitude de façon méthodique et non confuse.
  • L'essence du développement de l'esprit est la familiarisation et l'entraînement régulier et soutenu. Si nous ne sommes pas submergés par les souvenirs passés ni envahis par les perspectives d'avenir, il nous est possible de demeurer dans un état de claire présence éveillée, dans la claire réceptivité du moment présent.
  • L'attention engendre des états de cohérence accrue.
  • Un état conscient est donc un état dynamique dans lequel de larges réseaux de traitement des différentes aires cérébrales s'engagent dans une activité cohérente.
  • Laissez la compassion remplir la totalité de l'espace de votre paysage mental.
  • Méta-conscience : la conscience d'être conscient, d'être présent.
  • Les systèmes de croyance, les normes et les conceptions que partage une société influencent la compréhension que ses membres ont d'eux-mêmes ainsi que leurs actions.
  • L'état conscient est très clairement un état particulier du cerveau qui diffère des états qui induisent la cognition, la perception et l'action, processus qui, eux, n'ont pas nécessairement besoin d'être associés à l'expérience consciente.
  • Mon hypothèse est que le traitement conscient implique un plus haut niveau d'intégration des différentes sources d'information que le traitement non conscient.
  • Les neurosciences sociales commencent à explorer comment l'ancrage du cerveau humain dans des contextes socioculturels agit sur le développement du cerveau et contribue à diversifier ses fonctions.
  • Les états conscients sont associés à un haut niveau de cohérence et de synchronie.
  • Cette intégration transcodage, c'est à dire qui associe des informations provenant de systèmes sensoriels différents. 
  • Les états de conscience induits par l'hypnose, l'autosuggestion ou les rituels : toutes ces pratiques manipulent délibérément le flux des signaux sensoriels et l'entrée des contenus cognitifs dans la conscience en dirigeant l'attention sur certains points de concentration.
  • L'un des buts de l'éducation est d'entraîner nos enfants à apprendre à focaliser leur attention, à filtrer les signaux sensoriels et à se concentrer sur leurs tâches.
  • Même ce qui semble extrêmement improbable est toujours possible.
  • L'explication la plus simple et la plus évidente est qu'il avait lu dans mes pensées.
  • Il en est de même du sommeil profond. Bien que le dormeur soit inconscient, le cerveau est toujours capable d'analyser les signaux sensoriels.