samedi, mars 18, 2006

La dimension cachée


La "Dimension cachée" est un ouvrage de l'antropologue Edward T. Hall.
Ce livre a été écrit dans les années cinquante et rattache notre culture, nos cultures à notre environnement.
Il explique par exemple clairement que les différences de culture sont à l'origine des conflits dans nos villes. Ce constat est malheureusement toujours vrai presque soixante ans plus tard. Un changement dans les architectures pourrait amélioré le cadre de vie des hommes.
Ce livre explique comment par exemple les américains et les arabes sont fondamentalement différents dans la manière de concevoir les espaces publics et privés et comment ils se comportent dans ces espaces publics et privés. Ainsi un arabe va toujours chercher à sentir son contact, alors qu'un américain va lui cherché à éliminer toutes les odeurs. Le comportement dans les lieux publics est lui aussi différent. Un américain cherchera à rester isolé dans un lieu public, et alors un arabe se rapprochera à son contact dans la bulle de l'américain.

Edward T. Hall explique aussi comment les français concoivent leur infrastructure en étoile, avec des noms aux rues, alors que les japonais concoivent leurs rues en forme d'échiquier et donnent des noms aux intersections. Il sera alors très difficile de s'orienter pour un français au Japon. De même que les bureaux de l'administrateur français dont les subordonnés sont placés tels des satellites sur des rayons qui convergent vers lui.

Le allemands eux aiment à travailler dans des bureaux avec les portes fermées, signe des choses bien ordonnées. Pour un américain, fermer les portes dans une entreprise laisse soupconner que l'on a quelque chose à cacher.

Le rapport avec le temps est lui aussi différent selon que l'on soit originaire de l'Europe du Nord ou de l'Europe du Sud. Un européen du Nord a une échelle de temps monochronique (le temps est découpé en périodes avec une seule tâche par période). Un européen du Sud à une échelle de temps polychronique, c'est à dire qu'il est capable de traiter plusieurs sujets dans un même espace de temps.

Quelques passages savoureux:
  • Chacun de nous possède des personnailités situationnelles apprises.
  • L'essentiel de la communication non verbale est assurée par des gestes et des postures.
  • Les arabes et les juifs font une grande différence entre ceux qui leur sont apparentés et les autres. Comme le système des castes en Inde.
  • Les européens consacrent plus de temps à pratiquer des activités qui impliquent des relations humaines importantes. Les américains structurent le temps et font grand usage de programmes.
  • Il y a deux comportements de base qui vont de soi aux Etats-Unis, et que, de ce fait, les américains tendent à croire qu'ils sont universels. En premier lieu, on considère aux Etat-Unis que deux ou trois personnes qui conversent entre elles sont séparées des autres par une démarcation invisible. Le second type de comportement est plus subtil : il concerne la définition du point précis au-delà duquel on estime qu'une personne a franchi un seuil et est entré dans une pièce.
  • Les anglais, au contraire des américains, sont très soucieux de la discrétion.
  • Les américains regardent droit dans les yeux que dans des circonstances très particulières.
  • Les français font travailler tous leurs sens, à l'image de leurs cartes routières qui offrent des tonnes d'informations.
  • Un soucis d'exhaustivité typiquement français.
  • Les Grecs et les Italiens entretiennent des rapports sensoriels beaucoup plus intenses que les Allemands ou les Scandinaves.
  • L'automobile est une expression de la culture exactement au même titre que le langage.
  • L'automobile, le plus grand consommateur d'espace personnel et public que l'homme ait jamais inventé.
  • La voiture isole l'homme de son environnement comme aussi des contacts sociaux. Elle ne permet que les types de rapport les plus élémentaires, qui mettent le plus souvent en jeu la compétition, l'agressivité et les instincts destructeurs.
  • Florence est une ville stimulante pour le piéton.
  • On ne peut donc pas échappé au fait que des individus élévés au sein de cultures différentes vivent également dans des mondes sensoriels différents.
  • La structuration du monde perceptif n'est pas seulement fonction de la culture mais également de la nature des relations humaines, de l'activité et de l'affectivité. C'est pourquoi des individus issus de moules culturels différents peuvent souvent se tromper lorsqu'ils interprètent la conduite des autres à travers les réactions sociales de ceux-ci, leur type d'activité ou leurs émotions apparentes.
  • L'homme ne peut échapper à l'emprise de sa propre culture jusqu'aux racines mêmes de son système nerveux et façonne sa perception du monde.
  • Platon concluait déjà que la tâche la plus difficile consiste à se connaître soi-même. Cette vérité doit être continuellement redécouverte.
  • S'il veut survivre, chacun des membres de la communauté doit s'adapter aux autres ainsi qu'à l'environnement.
  • Les différences dans le maniement du temps sont une source constante de malentendus.