samedi, mars 26, 2005

Sondage: les raisons du Non

Interrogés sur les raisons de leur choix, les partisans du "non" placent en tête à 31 % leur opposition à l'entrée de la Turquie au sein de l'Union européenne puis leur volonté, à 29 %, d'une réorientation des politiques européennes dans un sens social. Vingt-six pour cent souhaitent une renégociation du Traité constitutionnel européen, 22 % entendent exprimer leur "ras-le-bol", 20 % ont l'intention de faire part de leur mécontentement à l'égard de Jacques Chirac et du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin.
Honnètement, quant on voit les raisons du choix des français qui votent non, il y a vraiment de quoi s'interroger!
S'agit-il vraiment d'un choix d'adulte responsable ou d'un grogron (22%) qui dit non parce qu'il n'est pas content (20%)?
Quant à La Turquie (31%), merci aux hommes politiques irresponsables qui raccrochent la Turquie à la Constitution Européenne. Si on prend le temps de lire la Constitution, chaque Etat aura son mot à dire pour l'entrée d'un nouveau pays dans l'Union Européeenne. "L'adhésion d'un Etat requiert une décision du Conseil à l'unanimité, l'approbation du Parlement Européen, ainsi que la ratification de l'accord d'adhésion par tous les Etats membres."
Le 28 mai, on ne vote pas pour l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne!
Pour ce qui est des lois sociales (29%), je n'ai pas vu en quoi la Constitution y est pour quelque chose. Les lois, lois-cadres, directives, règlements donnent le "la" social et économique et ne sont pas le fait de la Constitution qui est là justement pour garantir la mise en oeuvre des lois économiques ou sociales. Ces lois sont proposées par la Commission sur impulsion politique du Conseil Européen ou sont représentés les chefs d'Etats et de gouvernement. La Constitution est un cadre institutionnel.
Extrait du "Monde" en date du 29 mars 2005:
Les problèmes sociaux intérieurs et le rejet par la gauche de la politique du président Jacques Chirac expliquent largement cette tendance, les scrutins référendaires en France ayant souvent été utilisés par les électeurs pour sanctionner des dirigeants, sans forcément répondre prioritairement à la question posée. CQFD.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

D'abord bravo por ton blog
J'ai pris ce soir un peu de temps pour le parcourir.
J'ai moi aussi essayé de regarder un peu le texte de la constitution il y a quelque temps. Au lieu de se faire une opinion sur l'air du temps, c'est vrai qu'il vaut mieux revenir a la source, se faire une opinion en reflechissant une peu.
Je suis plutot assez d'accord sur le fait que les arguments des non-istes sont souvent très fallacieux et profitent du fait que personne ou presque ne lira un texte (assez rebarbatif et complexe pour Monsieur tout le monde) pour faire les amalgames qui les arrangent.
Il y a un element cependant que je peux recevoir : Le coté electrochoc est indéniable et a par certains aspects un coté utile si ça peut aller dans le sens d'une animation et appropriation du débat par les citoyens.
Mais malheureusement et c'est bien triste, on observe qu'il est plus facile de mobiliser "contre" que "pour", pour de mauvaises raisons, et en general sans avoir grand chose de mieux a proposer. Le coté "français raleur" est effectivement assez agaçant et pas très constructif.
Ce texte (comme tu l'as très bien mis en valeur) a le mérite de synthétiser l'existant en proposant un cadre pour aller plus loin. On peut ne pas etre d'accord et c'est tout à fait respectable. Les arguments legitimes pour le non devraient dans ce cas logiquement proposer et défendre "autre chose".
Pourtant, je n'entend pas beaucoup de grandes visions de l'Europe dans ce qu'on entend, plutot des replis guidés par des peurs, mauvaises conseillères bien sur.
Un peu d'utopie m'aurait bien plu moi : par exemple qu'on decide qu'a partir d'aujourd'hui tous les petits européens allaient apprendre l'esperanto, ou qu'on retablisse un service civique dans tous les pays incluant un echange ou sejour dans un ou plusieurs autres pays pour participer a un projet, qu'on fasse participer les citoyens au choix de jumelages entres villes ou régions, enfin quelque chose d'un peu plus excitant qui ouvre les yeux, donne du sens, développe des solidarités surtout au niveau des générations qui arrivent.
Tiens il faudrait faire un blog avec appel à idées originales de projets qui feraient qu'on se sente plus européens...

C'est un sujet forcément passionnant de construire sur la base d'une si riche diversité, alors Vive l'Europe

Voila pour ce soir, A bientot

dominique a dit…

Bernard,

Merci pour ton commentaire car il est enrichissant et m'a ouvert les yeux notamment sur le passage relatif au non disant qu'il est facilement toujours plus facile de détruire que de construire. Qu'est-ce que propose les partisans du non?
Et effectivement, l'Europe s'est construit et se construira encore avec les nouvelles générations: très bonne idée que ces échanges entre jeunes, qui sont déjà en place au niveau universitaire grâce aux programmes Erasmus, Marco Polo. Les jumelages sont aussi l'occasion de vrais rapprochements. Je le vois concrètement dans mon village, qui est jumelé avec un autre village italien. Mon fils est allé en Italie, et c'est une des raisons qu'il a choisi cette année d'apprendre l'italien en deuxième langue.
A plus.
Dominique