INTRODUCTION
- Morale et discipline intérieure.
- Maîtrise de soi l'idéal à poursuivre pour être heureux.
- Nous commettons la même faute, quand nous rejetons sur autrui les mésaventures qui ne sont imputables qu'à nous-mêmes.
- On ne saurait se frotter à un homme barbouillé de suie, sans attraper soi-même de la suie.
- L'humilité et la patience dans la recherche.
- Se contenter du témoignage de sa conscience.
- Sa volonté de tuer le désir pour que le regret ne s'implante jamais dans l'âme.
- Le premier devoir de l'homme est de délimiter exactement la région où son action peut s'exercer en toute indépendance.
- Il dépend de nous de tendre vers ce qui nous paraît utile ou de nous détourner ce ce qui nous paraît nuisible.
- Le jugement : c'est de lui que découlent nos opinions, notre vouloir, nos désirs, nos aversions.
- L'ataraxie : l'absence de troubles.
Livre I
- Je dois mourir. Si c'est tout de suite, je vais à la mort ; si c'est dans. un moment, pour l'instant, je déjeune, puisque l'heure est venue de le faire, ensuite je mourrai.
- L'erreur est due à de faux jugements.
- Ce n'est ni la mort, ni l'exil, ni la peine, ni aucune autre chose de ce genre qui nous fait agir ou ne pas agir de telle manière, mais ce sont nos jugements et nos opinions.
- Pourquoi, dès lors, te charger de ce dont tu n'es pas responsable ? C'est te créer à toi-même des embarras.
- Le domaine de la philosophie est de l'ordre des biens intérieurs.
- Le progrès philosophique exige du temps et de la patience.
- Nous ne devrions pas, dans la mesure où cela dépend de nous, apporter de la confusion dans la distinction des sexe.
- Le raisonnement, principe dernier d'explication.
- La Logique, critère et condition de la pensée juste.
- La Nature nous enseigne la véritable liberté.
- Et qui peut vaincre un désir ou une aversion, sinon un nouveau désir et une nouvelle aversion ?
- Défais-toi de ce penchant à l'offense et à la haine ;
- Le détachement, remède contre nos irritations.
- Exercer sa volonté dans les petites choses.
- Connais-toi toi même.
- Quel est donc l'homme invincible ? C'est celui que rien ne peut troubler, rien de ce qui est indépendant de sa personne.
- On ne ne fait cas que de ses propres jugements.
- L'amour de soi s'accorde avec l'amour du bien commun.
- Toute technique, tout art ont certains principes à étudier.
- argyrocratie : pouvoir par l'argent tenu par un petit nombre de personnes nobles privilégiées, ou encore le libéralisme d'argent.
- Espères-tu qu'il soit possible d'acquérir le plus important des arts au prix de peu d'efforts ?
- Epicure : "Le principe et la racine de tout bien, c'est le plaisir du ventre".
- A ceux qui veulent être admirés.
- Pour moi, je suis satisfait si mes désirs et mes aversions se trouvent en accord avec la nature, si dans mes propensions et mes répulsions je suis la nature, et de même dans mes intentions, mes projets, mes assentiments.
- Ainsi précisément, Juifs, Syriens, Egyptiens, Romains se contredisent, non pas sur le fait que la sainteté doit être honorée par-dessus tout et recherchée en toute circonstance, mais sur la question de savoir s'il est conforme ou non à la sainteté de manger de la viande de porc.
- Ne pas se laisser détourner de son but.
- Ce sont les difficultés qui révèlent les hommes.
- Veille par tous les moyens sur tes propres biens, ne convoite pas ceux des autres. La probité est ton bien, ainsi que la dignité personnelle.
- Nos seuls jugements peuvent troubler notre âme.
- C'est nous qui nous mettons nous-même à la gêne.
- Syllogisme : raisonnement déductif rigoureux qui, ne supposant aucune proposition étrangère sous-entendue, lie des prémisses à une conclusion. Exemple "tous les hommes sont mortels, or Socrate est un homme, donc Socrate est mortel".
- Quelle que soit la difficulté qui nous importune, nous devons trouver contre elle le remède efficace.
- Sophisme : argument, raisonnement faux malgré une apparence de vérité.
- Telle est en réalité l'origine de la passion : avoir un désir qui ne se réalise pas.
- Bien et mal dépendent de notre volonté.
- Le plus fort domine le plus faible dans son domaine.
- Mais montre-moi qu'avec des jugements inférieurs on triomphe de celui qui est supérieur par ses jugements. Tu ne le montreras pas, tant s'en faut ! "Ce qui est plus fort doit l'emporter toujours sur ce qui est plus faible".
- J'ai appris à considérer que tout ce qui arrive indépendamment de ma personne n'est rien pour moi.
- Pourquoi chercher alors ton profit ailleurs que dans ce que tu as appris ?
- Le jugement des ignorants sont sans valeur.
- La pratique est plus importante que la théorie.
- Car ce ne sont pas les beaux discours qui manquent aujourd'hui.
- Ce qui ne dépend pas de ma personne, cela n'est rien pour moi.
LIVRE II
- Assurance et prudence ne s'exercent pas dans le même domaine.
- A l'égard de quoi éprouvons-nous de la crainte ? A l'égard de ce qui est étranger à notre volonté. Dans quelles occasions, au contraire, nous conduisons-ous avec assurance, comme s'il n'y avait rien à craindre ? Dans ce qui est laissé à notre libre choix.
- Le fruit de ces doctrines : l'ataraxie et la vraie liberté.
- Seuls les hommes instruits sont libres.
- La vie morale est préférable à la pure théorie.
- Ne fais étalage que d'une seule science : comment obtenir infailliblement ce que tu désires, ou éviter ce que tu ne veux pas.
- Etre prêt à s'adapter à toutes les circonstances de la vie.
- Connaître ses propres limites.
- Ne rechercher jamais que les biens naturels.
- L'exercice vaut mieux que les discours. Ne pas se contenter d'apprendre, mais d'ajouter, en outre, la réflexion et ensuite l'exercice.
- Ne possédons-nous pas un sens naturel de la fidélité, un sens naturel de l'amitié, un sens naturel de la serviabilité, un sens naturel de la patience ?
- Peux-tu donc me dire de quelle manière tu prends soin de ton âme ?
- L'anxiété provient d'un désir impossible à réaliser.
- Quand je vois un homme anxieux, je dis : qu'est-ce qu'il peut bien valoir celui-là ? s'il ne voulait pas quelque objet qui est hors de son pouvoir, comment serait-il anxieux ?
- L'anxiété est marque d'ignorance.
- L'anxiété provient d'un désir déraisonnable.
- Le savoir, motif de confiance.
- Importance des décisions judicieuses.
- Mais si ta décision est déraisonnable, change-la.
- Examiner si ta décision est saine ou non, et ensuite établir sur ce fondement la fermeté et la stabilité de cette décision.
- Une obstination déraisonnable est signe de faiblesse d'âme.
- Chercher en nous le remède à nos inquiétudes.
- Notre imagination crée nos difficultés.
- Rectifier ses jugements.
- Veiller sur ce qui vous appartient en propre.
- Chasse de ta pensée le chagrin, la crainte, le désir, l'envie, la malveillance, la mollesse, l'intempérance.
- Ne pas s'imaginer savoir ce que l'on ignore.
- Puissance de l'habitude.
- D'une façon générale, si tu veux bien faire une chose, prends l'habitude de la faire.
- Aujourd'hui, je ne me suis pas laissé aller à la tristesse, ni le jour suivant, ni successivement pendant deux et trois mois.
- Le moyen de vaincre ses habitudes. Aie la volonté de te donner finalement satisfaction à toi-même.
- Le véritable athlète. Tiens bon, malheureux, ne te laisse pas captiver.
- L'homme qui ajourne son travail se débat sans fin contre le malheur.
- Cela n'a aucune importance de posséder l'information sans se former un jugement personnel.
- Le vrai Stoïcien.
- Exhortation au travail en commun.
- Puissance de l'intérêt chez l'être vivant. En règle générale - ne vous faites pas d'illusion - tout être vivant n'a rien qui lui soit plus cher que son propre intérêt. Dès lors, quoi que ce soit qui lui paraisse y faire obstacle, s'agirait-il d'un frère, ou d'un père, ou d'un enfant, ou d'un amant, il le hait, il le rejette, il le maudit.
- La hiérarchie des valeurs.
- Cultiver la faculté supérieure.
- Ne pas prendre les moyens pour la fin.
- Savoir écouter est un art.
- Le disciple doit stimuler le maître.
- L'ignorance des hommes, cause de leurs misères morales.
MANUEL
- Ce qui trouble les hommes, ce ne sont point les évènements, mais les jugements qu'ils portent sur les évènements.
- Accuser les autres de ses malheurs, c'est le fait d'un ignorant ; s'accuser soi-même, c'est le fait de l'homme qui commence à s'instruire ; n'accuser ni un autre ni soi-même, c'est le fait de l'homme instruit.
- S'il se présente une fatigue, tu trouveras l'endurance ; contre une injure, tu auras la patience.
- Il n'est pas facile de conserver sa personne morale en accord avec la nature tout en gardant les biens extérieurs : se donner à l'un de ces soins, c'est, de toute nécessité, négliger l'autre.
- Quel que soit celui de ces évènements qui m'arrive, il dépend de moi d'en tirer avantage.
- Le mépris des choses qui ne dépendent pas de nous.
- Souviens-toi que, si tu persévères, ceux qui te raillaient hier t'admireront demain, mais que, si tu te laisses vaincre par eux, tu te seras ridiculisé deux fois.
- Il suffit que chacun accomplisse sa tâche propre.
- Il faudrait se souvenir de ce qu'on éprouvait à l'annonce du même évènement atteignant autrui.
- Examine les antécédents et les conséquents de chacune de tes actions, et alors seulement entreprends-la.
- Tu dois accepter une discipline, te soumettre à un régime, t'abstenir de friandises, t'astreindre à des exercices par force, à une heure déterminée, par la chaleur comme par le froid, ne pas boire frais, ni boire du vin quand tu en as l'occasion ; tu dois, en un mot, te livrer à ton entraîneur comme à un médecin.
- Tu dois cultiver ou la partie maîtresse de ton âme ou les choses extérieures, t'appliquer à ce qui est en toi ou à ce qui est hors de toi, c'est à dire tenir le rôle de philosophe ou de simple particulier.
- Les devoirs, en somme, se mesurent aux relations.
- Mon frère est injuste. Sauvegarde le rapport qui t'unit à lui. N'examine pas ce qu'il fait, mais ce que tu dois faire pour garder ta personne morale en accord avec la nature. Personne, en effet , ne peut te nuire contre ton gré ; on te nuira, quand tu t'imagineras qu'on te nuit. Ainsi donc, de ta relation avec ton voisin, avec ton concitoyen, avec le préteur tu déduiras ton devoir, si tu t'habitues à réfléchir sur les relations.
- Garde le silence le plus souvent ou bien ne dis que les choses nécessaires en peu de mots.
- Si tu te trouves isolé au milieu d'étrangers, tais-toi.
- Ne ris pas beaucoup, ni de beaucoup de choses, ni sans retenue.
- Refuse toujours de jurer, si c'est possible ; sinon, jure le moins souvent que tu pourras.
- Evite d'aller banqueter chez les étrangers et les gens du vulgaire.
- Pour ce qui regarde le corps, borne-toi au strict nécessaire, qu'il s'agisse de la nourriture, de la boisson, du vêtement, de l'habitation ou des serviteurs. Tout ce qui sert à l'ostentation ou à la mollesse, supprime-le.
- Si l'on t'annonce qu'un tel dit du mal de toi, ne te défends pas contre ses propos, mais réponds : "C'est donc qu'il ignorait tous mes autres défauts ; sinon, il n'eût pas parlé de ceux-là seulement."
- Attends avant d'agir et accorde-toi quelque délai.
- La joie que tu goûteras à t'abstenir et les éloges que tu t'adresseras.
- Si tu assumes un rôle au-dessus de tes forces, non seulement tu y fais piètre figure, mais celui que tu aurais pu remplir, tu le laisses de côté.
- Si tu en restes à ce qu'exige ton corps, tu garderas la mesure ; mais, si tu dépasses ses besoins, la suite sera ta chute inévitable, comme du haut d'un précipice.
- Tourner vers l'esprit toute son attention.
- S'il juge mal, c'est lui qui subit le dommage, puisque c'est lui qui se trompe.
- Dis-toi à chaque fois : "C'est son idée."
- Les raisonnements suivants ne sont pas concluants : "Je suis plus riche que toi, donc je te suis supérieur" ; "Je suis plus éloquent que toi, donc je te suis supérieur"; mais ceux-ci le sont : "Je suis plus roche que toi ; ma richesse est donc supérieure à la tienne" ; je plus plus éloquent que toi ; mon élocution est donc supérieure à la tonne". Mias, toi, tu n'es ni richesse ni élocution.
- Si quelqu'un te dit que tu ne sais rien, sans que tu t'en trouves blessé, sache que tu commences à être philosophe.
- Ne montre pas aux profanes tes maximes, mais les actions qui en proviennent quand tu les as digérées.
- Et si tu veux t'entraîner à la fatigue, fais-le pour toi, non pour la galerie.
- Signes de celui qui est en progrès : il ne blâme personne, il n'incrimine personne, il n'accuse personne, il ne dit rien de lui-même comme s'il était quelqu'un ou comme s'il savait quelque chose.
- Il a supprimé en lui tout désir. Quant à l'aversion, il lui a donné pour objet, dans les choses contraires à la nature, celles-là seules qui dépendent de nous.
- S'il passe pour un sot ou un ignorant, il n'en est pas préoccupé.
- Quand à moi, qu'est-ce que je veux ? Comprendre la nature et la suivre.
- Tout ce qu'on pourra dire sur ton compte, n'y fait pas attention, car cela ne dépend plus de toi.
- S'il se présente à toi quelque chose de pénible ou d'agréable, de glorieux ou d'obscur, souviens-toi que c'est l'heure de la lutte, que les Jeux Olympiques sont commencés, qu'il n'est plus permis de différer, que la perte ou le salut de ton progrès moral ne tient q'à un seul jour, qu'à une seule action.
- Il ne faut pas mentir.
- D'où vient qu'il ne faut pas mentir ?
- Qu'est-ce que le vrai, le faux ?
- Eh bien ! Criton, si telle est la volonté des dieux, qu'il en soit ainsi !
- Anytos et Météos, me tuer, ils le peuvent ; me nuire, non.
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