mardi, octobre 05, 2010

La carte et le territoire - Michel Houellebecq



Ce Houellebecq, il écrit des lignes d'un réalisme et d'une cruauté terrifiante sur le quotidien de l'être humain !

D'abord, quelques paroles lors de son interview télévisée :
  • Vaut mieux pas penser aux choses qui dépendent pas de vous.
  • Essayer de garder ce qui marche.
  • Ne pas trop espérer pour ne pas être déçu.
Quelques extraits :
  • Dans les pays latins, la politique peut suffire aux besoins de conversation des mâles d'age moyen ou élevé ; elle est parfois relayée dans les classes inférieures par le sport. Chez les gens très influencés par les valeurs anglo-saxonnes, le rôle de la politique est plutôt tenu par l'économie et la finance ; la littérature peut fournir un sujet d'appoint.
  • C'est bien peu de choses, quand même, les relations humaines.
  • Après son entrée en maison de retraite médicalisée, l'ancien senior - devenu, de manière irréfutable, un vieux - se retrouve un peu dans la position de l'enfant pensionnaire. Parfois, il a des visites : c'est alors le bonheur, il peut découvrir le monde, manger des Pépito et rencontrer le clown Ronald Mac Donald. Mais, le plus souvent, il n'en a pas : il erre alors tristement, entre les poteaux de handball, sur le sol bitumineux du pensionnat déserté. Il attend la libération, l'envol.
  • La question de la beauté est secondaire en peinture, les grands peintres du passé étaient considérés comme tels lorsqu'ils avaient développé du monde une vision à la fois cohérente et innovante.
  • Ce qui marche le mieux, ce qui pousse avec la plus grande violence les gens à se dépasser, c'est encore le pur et simple besoin d'argent.
  • Il accepta cependant, par retour de mail, sans vraiment se rendre compte que c'était justement son détachement presque ostensible qui avait crée autour de lui une ambiance de mystère, et que beaucoup de ses condisciples avaient envie de savoir où il en était.
  • Je trouve que c'est très beau.
  • Le regard qu'elle plongeait dans le sien était bel et bien un regard de désir. Et, à son expression, elle sut aussitôt qu'il savait.
  • Elle était jeune, ou plus exactement elle était encore jeune, elle s'imaginait encore que la vie offre des possibilités variées, qu'une relation humaine peut connaître au cours du temps des évolutions successives, contradictoires.
  • Certains êtres humains, pendant la période la plus active de leur vie, tentaient en outre de s'associer dans des micro-regroupements, qualifiés de familles, ayant pour but la reproduction de l'espèce.
  • J'ai lu dans un article que, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, 80% des cafés avaient disparu en France.
  • Et puis il faut s'intéresser à quelque chose, dans la vie, je trouve que ça aide.
  • La presse est quand même d'une stupidité et d'un conformisme insupportables, vous ne trouvez pas ?
  • Un regard passionné. Et c'est cela, avant tout, que les femmes recherchent. Si elles peuvent lire dans le regard d'un homme une énergie, une passion, alors elles le trouvent séduisant.
  • Mais les approches de la mort rendent humble, et il semblait désireux, que tout se passe aussi bien que possible, il semblait surtout désireux de ne causer aucun trouble, c'était apparemment sa seule ambition à présent sur cette terre.
  • Petit Français fragile...
  • Il serait dans la vie comme il était à présent dans l'habitacle à la finition parfaite de son Audi Allroad A6, paisible et sans joie, définitivement neutre.
  • Le monde est médiocre.
  • Il fallait laisser tranquille le témoin, il fallait respecter sa spontanéité, ne pas faire barrage aux émotions, aux intuitions qui pouvaient lui venir, il fallait se mettre entièrement à son service pour qu'il se mette, à son tour, au vôtre.
  • L'obstination est peut-être en fin de compte la seule qualité humaine qui vaille non seulement dans la profession de policier mais dans beaucoup de professions, dans toutes celles au moins qui ont à voir avec la notion de vérité.
  • La fortune ne rend heureux que ceux qui ont toujours connu une certaine aisance, qui y sont depuis leur enfance préparés ; lorsqu'elle s'abat sur quelqu'un qui a connu des débuts difficiles, le premier sentiment qui l'envahit, qu'il parvient parfois temporairement à combattre, avant qu'à la fin il ne revienne le submerger tout entier, c'est tout simplement la peur.
  • C'est à travers les relations avec autrui, et par leur intermédiaire, qu'on prend conscience de son propre vieillissement ; soi-même, on a toujours tendance à se voir sous les espèces de l'éternité.
  • Le caractère périssable et transitoire de toute industrie humaine.
  • Puis tout se calme, il n'y a plus que des herbes agitées par le vent. Le triomphe de la végétation est total.

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