jeudi, janvier 15, 2009

La controverse de Valladolid



Excellent livre de Jean-Claude Carrière.
En 1550, une question agite la chrétienté : qui sont les indiens ? Une catégorie d'êtres inférieurs qu'il faut soumettre et convertir ? Ou des hommes, libres et égaux?

Voir le débat sur Wikipédia.

Quelques morceaux choisis du roman :
  • En d'autres termes, on ne peut obliger homme au monde, par la force, à changer de foi. Impossible de menacer et à plus forte raison de supplicier pour imposer une foi.
  • Tracer par l'épée le chemin de Dieu est une entreprise déshonorante.
  • Une guerre ne peut pas être juste, même faite au nom du vrai Dieu, quand elle entraîne le massacre et l'esclavage.
  • Selon vous, seigneur-évèque, tous les hommes sont semblables ? - Les différences que nous voyons entre les races et entre les individus, ne seraient donc que circonstances, hasard et mauvais partage de la fortune? - On peut le dire ainsi, répond Las Casas. A quoi viennent s'ajouter le climat, les richesses de la terre, la marche inégale des sociétés.
  • Qu'ai-je dit ? Que n'ai-je pas dit que j'aurais dû dire ?
  • Mais dans l'activité forcément confuse de la discussion, en saississant brusquement au passage une initiative de l'adversaire, une de ses phrases, on peut se lancer dans une initiative nouvelle, mal préparée, qui mène à l'échec, au repli.
  • La majorité des assistants préféreraient au fond que les choses ne changent pas, qu'elles restent comme toujours, qu'une partie de l'humanité continue à dominer et à exploiter comme bon lui semble l'autre partie (la plus nombreuse), en vertu d'un ordre ancien, d'un ordre acquis, dont on peut dire en tout cas qu'il est naturel, sinon divin. Pourquoi soudainement tout bouleverser ?
  • Le mot qui compte est le dernier.
  • On dit aussi, que plus les esprits s'élèvent, plus ils sont sensibles au burlesque, à la dérision, plus ils aiment et savent rire.
  • Une vraie colère, affaiblissant l'esprit.
  • Mais tenez-vous à ce qui paraît l'essentiel.
  • Inquiet, car il doit parler le premier.
  • Las Casas s'engage cependant avec son habituelle sincérité, cette énergie qui semble inépuisable, qui est la clef de sa vie, avec une émotion qui par moments lui noue la gorge.
  • L'argument est spécieux ! Il met en parallèle une supposition et un fait déclaré.
  • La vérité s'avance toujours seule et fragile, toujours attaquée par mille ennemis. Le mensonge au contraire a beaucoup d'auxiliaires.
  • J'admets que je peux me tromper et parler malgré moi dans l'erreur. Cette arme du dernier moment, la possibilité qu'il reconnaît de se tromper.
  • Vous avez assez parlé. Ecoutez maintenant les autres.
  • L'appétit de l'argent peut conduire à tous les abus.

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